On entend souvent : |
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« Je n'y arriverai jamais. » |
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« Nous
ne savons pas par quel bout commencer. » |
Ce texte est issue d'une intervention de
Christian Jardi à l'Atelier Interclub Diaporama le 9 juin 2007
On peut rester 1 an ou plus sans idée, MAIS on peut
favoriser l'imagination.
Pour qu'une idée germe, il lui faut de l'humus,
se nourrir la cervelle,
donc →
Être aux aguets → ECOUTER
→ LIRE
LE BIG-BANG :
A partir du moment où l'idée vient, votre
diaporama est virtuellement né.
Çà peut-être un coup de cour pour un monument,
une maison, une région,
Ca peut être un texte : un conte, une chanson,
un poème, un article de journal, ça peut être aussi un tableau,
une séquence musicale.
Ça peut-être une réaction contre une situation,
une révolte contre une injustice. par exemple : le Bagne du Poulo-Condore
Mais l'idée directrice, l'âme du montage que
les spectateurs garderont en mémoire après la dernière vue,
c'est vous seul qui êtes en mesure de l'exprimer.
D'abord chercher le fil conducteur du thème
On peut ensuite, le développer
par écrit
Ca
peut permettre de mettre de l'ordre dans ses idées
Vous pouvez démarrer d'une série d'images déjà
faites, qui vont vous suggérer un thème, un fil conducteur, mais
alors tôt ou tard il va vous manquer des images.
SI VOYAGE LOINTAIN
---► ATTENTION AU
GRAND ÉCART pour combler des vues manquantes.
LA MEILLEURE MÉTHODE :
AVANT toute prise de vue, savoir assez précisément
ce qu'on veut exprimer, . . .on se documente . . . on mûrit
l'idée dans sa tête . . .
► alors, seulement, on prend des photos liées
à ce thème et à l'angle choisi,
► on peut remarquer des musiques qui
pourraient accompagner le sujet travaillé en photo. (je pense déjà
à des musiques pour les voux 2008 !)
Le plus dangereux, c'est le flou dans les idées.
Et le public pardonnera des défauts techniques,
mais pas de parler pour ne rien dire et d'être
plat et ennuyeux.
Qu'allez vous exprimer pour intéresser le public ?
Tout simplement ce que vous ressentez,
Ce que vous vivez (ou avez vécu),
Ce qui vous tient à cour au point de vouloir
le co-mmu-ni-quer aux autres.
Pas de généralités banales,
Un regard neuf original sur les êtres et les
choses que vous montrez.
LA MATURATION :
On ne connaît pas d'excellent montage qui ait été
fait en une semaine ou un mois.
Il faut faire mijoter longtemps et retravailler l'ouvre
en chantier.
Laure nous a donné un bel exemple avec le « Livre
du temps »
En effet, lorsque l'idée surgit plusieurs axes
sont possibles, et il faudra choisir.
►BIVOUAC CHEZ LES FAT IGUES (par exemple,
si le ton est humoristique supprimer les passages documentaires purs
ce qui a été fait dans la version finale).
Un sage a écrit un jour :
« Le plus difficile ce n'est
pas créer, c'est choisir et éliminer ».
De même pour trouver une « chute »
originale, ou pour trouver des transitions entre les séquences
composant le diaporama il faudra du temps et un peu de
logique.
→ marquer un changement de séquence par un
fondu original mais en adéquation.
Il faut avoir du recul
pour pouvoir supprimer des vues ou du texte
► d'où
l'utilité d'un club ►
Il faut que les critiqueurs soient francs et
diplomates et vous signalent surtout ce qui gène la compréhension
du message. Le « j'aime » ou « j'aime pas »
est secondaire.
Il vaut mieux que le spectateur dise à la fin du
diaporama « c'est trop court » plutôt que « que
c'était long ».
DIVERSITE DES GENRES :
Le diaporama de voyage
N'attendez pas d'aller aux antipodes pour faire
votre 1er montage de voyage. L'insolite, l'attrayant,
l'émouvant existent aussi à quelques Km de chez vous.
Un atelier, un vieillard à interroger, une fête
locale peuvent vous permettre de vous faire la main.
Ex : Camping paradiso de Claude Poux
Attention dans cette catégorie, il faudra faire un
effort d'originalité, les jurys ne supportent plus les recettes
éculées.
→ légendes fabriquées où l'on voit les
grosses ficelles.
Dans cette catégorie, on inclut souvent le
documentaire et le reportage.
FICTION / THEME / ESSAI :
Il s'agit de mettre en scène une histoire, vécue
ou imaginaire ou de faire part de sa vision personnelle d'un sujet
ou encore de se livrer à toutes sortes de conjugaisons de l'image
et du son.
► Le cercle.
► La place à 2 francs
► Le temps qui passe
C'est là où l'on a connu le plus de diaporamas
champions.
L'HUMOUR :
Il faut faire son deuil des effets fondés sur le
mouvement, mais il reste le comique de situation,
les jeux de mots,
l'absurde, le décalage
entre texte dit et image ou
entre son et image,
le
pastiche, l'inattendu.
Les plaisanteries les plus courtes sont les
meilleures (un gag en 2 ou 3 vues).
Attention : Mécanisme d'horlogerie où le
rythme est capital.
LA POÉSIE
Soyez très exigeant sur la qualité des images, car
elles seront confrontées à un texte de grand niveau.
On peut créer une atmosphère poétique à partir
d'éléments originaux.
Le champ libre est immense, (surtout maintenant avec
le numérique) mais l'émotion est sur un fragile équilibre
tributaire d'un faux pas.
L'ILLUSTRATION :
C'est réaliser un montage audio-visuel à partir
d'un élément qui existe déjà : un conte, une nouvelle,
une page musicale
► chanson : Les mains d'or/ Le livre
du temps
► mouvement de symphonie : Toccata
tryptic
► morceau de jazz
► musique de film
Attention, ne pas se jeter sur une ouvre trop
connue ou trop utilisée en pub ou pour un générique (car la mémoire
auditive du spectateur va les distraire vers une autre référence
visuelle . . .).
Si on opte pour une
chanson ou une page musicale,
Il faut que les images fassent (re)-découvrir cette
ouvre tout en lui communiquant ce que vous avez vous-même ressenti
en l'écoutant.
Attention à maintenir
une unité de style
Éviter l'illustration mot à mot.
Et donc, prenez une certaine distance par rapport à
l'ouvre.
LA SERIE SONORISEE :
Une suite de belles images avec un fond sonore.
► "Y a un truck" (les camions américains)
du concours 3.2.1 était une série sonorisée mais pas
"La machine à écrire"
Mais lorsque les vues
prennent un sens, lorsque les enchaînements sont spécialement
travaillés et logiques, lorsque le choix du fond sonore manifeste
une volonté de communication, c'est un diaporama et non plus une
série sonorisée.
On dit aussi que si on bouleversait l'ordre des
vues on altèrerait la signification d'un diaporama.
LE MATÉRIAU :
Images toutes horizontales
L'intrusion du vertical est gênant pour le
spectateur, mais il est possible de l'amener par une vue de
transition de format carré.
Ou bien, si une seule vue ou deux, on peut meubler
les côtés comme l'a indiqué Laure aux cours de Clapiers.
Niveau des photos.
Il n'est pas nécessaire que toutes les photos
soient de qualité concours, mais qu'elles soient plutôt d'un
bon niveau constant.
Enlever une vue d'un niveau trop faible, mais on
peut aussi supprimer
une image trop belle.
Sachant que dans une séquence de vues de niveau
moyen on se souviendra plus longtemps d'une seule image trop
faible.
LA RECHERCHE DE PROGRESSION :
Lorsque
vous racontez une histoire à l'aide d'une série d'images
fixes, choisissez les moments les plus significatifs de l'action.
Il faut qu'avec ces
seuls éléments, le spectateur puisse reconstituer les phases non
représentées.
(on évite ainsi des longueurs)
Il faut des plans
d'ensemble d'un paysage, d'une ville, d'un sujet quel
qu'il soit, mais surtout des vues de détails qui auront attiré
votre attention ► (votre regard de photographe).
Le
choix de ces détails per-son-na-li-se-ra votre
montage en reflétant les centres d'intérêts auxquels vous êtes
particulièrement sensible.
LA RECHERCHE D'EFFETS DE FONDU ENCHAÎNE
:
Au passage entre deux vues, les éléments clairs de
la vue suivante (la vue N° 2) s'imposent dans les zones sombres
de la vue N° 1.
Lorsqu'on est à mi-chemin du fondu, se créé sur
l'écran la 3ème image.
Les parties les plus claires des deux images
coexistent sur l'écran. A vous de cadrer ces sujets de sorte
qu'ils ne se recouvrent pas lors de la projection. Sauf effet
voulu . . .
Ceci explique que les diaporamistes n'hésitent
pas à inclure des zones sombres dans leurs images.
Les lois de composition de l'image (avec les
points forts aux tiers de l'image) peuvent nous aider.
CONSEILS EN VRAC :
۞۞
Veiller à l'homogénéité de l'exposition des images :
une sombre, une claire, une sombre, est très gênant pour le
spectateur.
۞ Vous pouvez photographier en détail une enseigne,
une pancarte ► apport d'info.
Mais si c'est un texte plus long à lire
► pause dans le commentaire.
۞ Incluez des cadrages insolites (vues à ras du sol,
ou en totale plongée) qui « réveilleront »
l'auditoire, mais attention aux interprétations parasites que
pourrait en faire le spectateur.
۞ Rythmez la projection :
imaginez une projection conçue avec un changement de vue toutes les
10 secondes et un fondu invariable de 3 secondes. Le risque est
grand de faire somnoler.
Mettre du rythme, c'est l'un des moyens de
garder en éveil l'attention des spectateurs. Ces rythmes existent,
il faut les souligner, une image riche de détails restera 7 à 10
s. sur une autre un détail en gros plan 4 à 5 s. suffiront.
Une 3ème image esthétique demandera un
fondu plus lent.
Suivant qu'on utilise la musique de Bach ou celle
des Beatles, on n'aura pas le même rythme.
►Rêverie ou► Action.
FIN
Vous
pouvez approfondir cette genèse dans la "Bible du
diaporama" : Muller
Jacques, Petit Jean-Paul, Revaud Daniel, Le diaporama, un loisir,
un art, une passion, Chasseur d'images, 1990, 450 p,
malheureusement épuisée.
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